Efficace en apparence, le management directif, porté par des leaders charismatiques, peut engendrer des blocages organisationnels et limiter l’autonomie des talents. Une approche à manier avec précaution, selon les circonstances.

Le retour à un management directif est à la mode. Incarné par Elon Musk, le modèle où le chef tout-puissant décide de tout séduit de plus en plus de dirigeants. Et, malgré les aléas récents qui ont frappé le milliardaire, dans l’ensemble, cela semble marcher. D’ailleurs, diriger, n’est-ce pas être directif ? Le chef n’est-il pas celui qui, avant tout, prend les décisions ?
La centralisation du pouvoir, dans un premier temps, simplifie les choses. Un individu dispose de toute l’information nécessaire et peut ainsi trancher en gardant la ligne directrice qu’il s’est fixé. Il n’y a pas de risque d’éparpillement, de doublons et d’orientations divergentes entre les différents leaders.
Si, de plus, le chef est éclairé et intelligent, cela donne une mécanique bien huilée. Chacun est rassuré d’avoir un leader brillant qui comprend le monde et sait où il conduit l’entreprise.
Trois limites
Cette situation comporte trois écueils. D’abord, l’effet entonnoir. Quelles que soient les capacités de travail du chef, elles ont leurs limites. A force de vouloir tout voir, il est vite submergé par les informations et les demandes d’avis sur tous les sujets. Soit il s’astreint à décider, même s’il n’a pas le recul suffisant, et il changera d’avis. Soit il laisse des sujets en souffrance qui n’avancent pas.
Ensuite, l’absence de contrepouvoirs provoque un phénomène de cour et le conduit aussi à l’erreur. Pour les équipes, le sujet principal est de plaire au chef. Elles passent beaucoup de temps à anticiper ses réactions et à orienter ce qu’elles lui présentent dans le sens supposé de ce qu’il souhaite.
Qui pour, suffisamment tôt, oser dire à Musk que son engagement politique aurait inévitablement un effet sur les ventes de Tesla ?
Enfin, la centralisation du pouvoir ne permet pas aux talents d’exprimer tout leur potentiel. A force de grandir dans un environnement où il faut l’autorisation du chef à propos de tout, les acteurs perdent une partie de leurs capacités à prendre des initiatives et plus encore à décider, donc à prendre des risques.
Questionner son niveau de directivité
Un leader peut être volontairement directif dans certaines circonstances, notamment lors de périodes de crise ou d’une mise en place de changements indispensables. Le risque est que la situation s’installe comme un mode de fonctionnement habituel, chacun y trouvant son compte et s’accommodant des inconvénients.
Progressivement le chef se rend indispensable au système jusqu’au jour où, alors qu’il est remplacé, on s’aperçoit qu’il est possible de procéder différemment.
Chaque leader doit régulièrement questionner son niveau de directivité et le faire varier en fonction des circonstances.
Auteur Eric Albert (Fondateur de Uside), article les Echos 30/07/2025
—————————————————————————————————————————————————————————————
Le conseil de BV2M & Associés :
𝐋𝐞 𝐥𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫𝐬𝐡𝐢𝐩, 𝐨𝐮𝐢… 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐩𝐚𝐬 𝐬𝐞𝐮𝐥.
Être dirigeant, c’est savoir décider, orienter, impulser.
Mais quand le pouvoir est trop centralisé, un risque majeur émerge :
👉 la création d’un « effet cour », où les points de vue s’alignent sans remise en question.
👉 des talents bridés, faute d’espace pour s’exprimer.
La clé pour l’éviter : Le vrai leadership, c’est aussi savoir s’entourer.
🚀 🚀 𝐒𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 :
S’entourer de co-équipiers capables de questionner, challenger, ajuster le niveau de directivité selon les contextes.
Un contre-pouvoir sain, qui ne fragilise pas le leader, mais le renforce.
✅ Car dans un environnement riche en regard pluriel….. c’est souvent là que les meilleures décisions naissent…