Le grand mal-être des managers francais : Pas assez soutenus, insuffisamment formés, sentiment d’avoir été promus « discrètement »… Une nouvelle étude publiée par le cabinet Robert Walters met en lumière le spleen des managers français.
Connaissez-vous les « accidental managers », ce phénomène identifié par les Anglo-Saxons toujours plus friands de concepts marketing RH ? Cette expression, qui désigne les collaborateurs ayant grimpé l’échelle de responsabilité dans l’entreprise – sans aucune formation ni accompagnement – pourrait bien débarquer en France, selon une nouvelle étude publiée par Robert Walters.
D’après le cabinet de recrutement, qui a sondé plus de 600 managers français, lors de leur prise de poste, 14 % d’entre eux ont éprouvé le syndrome de l’imposteur, 15 % se sont sentis surchargés de travail, et 27 % ont constaté un manque de moyens et de soutien. Pourtant, « la promotion au statut de manager est une réelle étape dans la carrière d’un professionnel […] il est nécessaire de se sentir accompagné lors de cette période », peut-on lire dans un communiqué.
« En réalité, ces managers accidentels ont toujours existé », analyse Coralie Rachet, managing director du cabinet Robert Walters. « En revanche, la crise du Covid et l’émergence du management à distance rendent le rôle du manager encore plus complexe. Et c’est sans compter sur la dimension intergénérationnelle qu’ils vont devoir intégrer, avec l’arrivée de la « génération Z » (née après 2000) sur le marché du travail . Autant d’enjeux qu’il ne faut pas sous-estimer lorsqu’on connaît les impacts particulièrement lourds que peut avoir un manager non-qualifié : je rappelle que le manager incarne, après la rémunération, l’une des raisons principales de départ. Souvent, on ne quitte pas une entreprise, mais un manager ».
Promotion sous le manteau
Pas d’annonce officielle de promotion, de changement de titre de poste ou d’augmentation de salaire, constate aussi Robert Walters : 53 % des managers interrogés déclarent avoir déjà été promus sans réelle reconnaissance de la part de leur entreprise. « Si le rôle d’un manager est de garder ses équipes motivées, productives et d’assurer leur bien-être sur le lieu de travail, il est essentiel qu’il soit en retour considéré par l’entreprise et que sa hiérarchie fasse preuve de reconnaissance pour son travail », assure le cabinet de recrutement dans son enquête.
Pas de formation
Chacun a pu le constater sur son lieu de travail : devenir manager ne s’improvise pas . Si certains ont la chance d’avoir la fibre managériale innée, les professionnels fraîchement promus doivent être accompagnés, insiste le cabinet. Cependant, d’après cette enquête, 30 % des managers déclarent ne pas avoir reçu de formation sur le management, et 5 % ne l’ont pas encore faite. Pourtant, sept répondants sur dix expliquent avoir demandé une, voire plusieurs fois, à suivre une formation pour exercer leur nouvelle fonction – preuve d’un réel besoin de la part de ces professionnels.
Parmi les managers n’ayant pas demandé de formation, 55 % d’entre eux déplorent un manque de temps pour la suivre, 22 % mettent en cause des coupes budgétaires, et 14 % craignent l’avis de leur employeur. « Au-delà des programmes de formation, qui ne présentent qu’un aspect théorique du management, les entreprises peuvent proposer du mentorat afin d’accompagner tout nouveau manager dans sa prise de poste. Ces programmes sont d’autant plus importants pour les femmes qui, malgré les efforts des entreprises au fil des ans, ne se sentent toujours pas à la hauteur pour occuper des postes à responsabilités.
En effet, si 14 % des managers, en moyenne, ont éprouvé le syndrome de l’imposteur lors de leur promotion, ce chiffre monte à 26 % pour les femmes », regrette enfin Coralie Rachet
Bv2M & Associés : D’ou l’importance d’accompagner les collaborateurs promus aux postes de Managers. Tous ne disposent pas des soft skills attendus.Un besoin de diagnostiquer les soft skills de vos collaborateurs et vérifier si ils sont bien au poste qui leur convient ?
Le coaching professionnel s’avère particulièrement utile pour aider les managers dans leur mission.
On en parle ?
Article Par Neïla Beyler, pour les Echos