Les soft skills sont ces qualités de savoir-être que l’on distingue des hard skills, les compétences plus techniques. Ces qualités, de plus en plus souvent indispensables et recherchées en entreprise, ont longtemps été mises de côté sur les CV au profit d’une valorisation des hard skills. « Contrairement aux années 1980 où les compétences techniques suffisaient, nous sommes passés à un type de management beaucoup plus dans la collaboration, avec des valeurs fortes portées par une société qui évolue constamment, commente Anna Martino, autrice de Soft skills, mode d’emploi pour un nouveau monde du travail (éditions Afnor). Pour nous adapter, certaines soft skills sont devenues indispensables. »
Aujourd’hui plus que jamais, les soft skills font souvent la différence (voir notre autre article sur « les soft skills seront les hard skills de demain !« ). Entre deux candidats aux parcours similaires, et même entre entrepreneurs. Car le savoir-être est un élément clé de la réussite, ce petit plus qui parfois explique qu’un entrepreneur performe, là où un autre, pourtant plus compétent techniquement, échoue. Voici donc cinq soft skills que tout entrepreneur devrait acquérir ou développer pour augmenter ses chances de réussir.
1. Agilité
Pandémie de Covid 19, confinements, nouvelles réglementations, hausse des coûts énergétiques, changement climatique… La période est plus que jamais fluctuante et floue. Dans un contexte en constante évolution, il est difficile pour tout chef d’entreprise d’anticiper à moyen et long terme . Et pourtant, le capitaine doit toujours mener sa barque dans la bonne direction. Raison pour laquelle l’une des qualités principales de tout entrepreneur aujourd’hui est l’agilité.
« L’agilité, c’est la capacité à réfléchir différemment pour pouvoir dégager des solutions nouvelles, d’avoir des idées différentes. C’est véritablement une posture de réflexion » , explique Anna Martino. Le changement étant devenu permanent, inutile de se contenter de cadres de pensées figés. Mais il n’est pas évident d’adopter une telle posture. Et encore moins d’en faire un comportement réflexe. « Cela s’acquiert et se développe, par la répétition et l’expérience. D’ailleurs, c’est même un autre soft skill important pour tout entrepreneur : la capacité d’apprendre à apprendre » , reprend l’experte en RH, formatrice et fondatrice de My Learning Store.
2. Flexibilité
Dans une logique similaire, la capacité à faire preuve de flexibilité est désormais, elle aussi, indispensable. « C’est assez proche de l’agilité, si ce n’est qu’ici, nous nous positionnons dans un contexte de changement. La flexibilité, c’est véritablement la capacité à s’adapter par rapport au changement, explique Anna Martino. Cela signifie non seulement être capable de l’accepter facilement, mais aussi de ne pas avoir peur de faire les choses différemment. »
3. Créativité
Et pour enclencher le changement, la créativité et l’innovation sont essentielles. « Il ne s’agit pas forcément de trouver l’idée du siècle à chaque problème, mais plutôt de trouver des solutions différentes. » C’est loin d’être évident. Surtout dans un quotidien soumis à de nombreuses contraintes et d’où il est difficile de s’extraire pour prendre du recul.
« Il existe plusieurs exercices pour nourrir cette créativité , continue Anna Martino. Celui que j’aime particulièrement, et qui fonctionne plutôt bien avec moi, c’est d’aller marcher seule. Pour d’autres, ce peut être une tout autre activité. L’important, c’est de faire autre chose que le problème sur lequel on est coincé jusque-là. En général, ces moments permettent d’explorer de nouvelles pistes auxquelles nous n’aurions pas pensé sinon. »
Les activités manuelles sont particulièrement recommandées, puisque « 80 % de nos neurones sont connectés avec nos mains » , rappelle Anna Martino. Dans son livre, elle cite l’exemple de chercheurs qui ont mis au point la méthodologie LEGO® Serious Play® pour favoriser la résolution de problèmes grâce à l’intelligence collective. Donc, « utiliser ses mains pour réfléchir, c’est réfléchir différemment ! »
4. Prise de décision
Autre point fort d’un dirigeant : sa capacité à trancher. « Voilà une remarque qui remonte souvent lors de mes coachings : on reproche aux dirigeants leur incapacité à prendre des décisions et, surtout, à les assumer », souligne Anna Martino. C’est l’une des premières qualités attendues chez un chef d’entreprise ou un manager, y compris dans un management collaboratif. Car cela a trait au leadership , à l’art de conduire ses troupes avec bienveillance, en instillant confiance et cohésion. Pour cela, la communication est essentielle, mais aussi l’exemplarité.
5. Intelligence relationnelle et émotionnelle
Quand on entreprend, « cela signifie être capable de créer des liens, de comprendre les autres et leurs besoins et d’être en phase avec l’autre pour lui apporter plus que ce qu’il me confie. » En communiquant différemment, en comprenant l’autre et en montrant qu’on est sensible à son besoin, on le valorise, on lui donne confiance. Avec, comme résultante, des collaborateurs ou des partenaires plus motivés, plus ouverts et plus engagés dans leur travail ou dans la relation d’affaires.
« Cela peut paraître surprenant, mais il s’agit d’une compétence qui s’acquiert et se développe plutôt facilement, assure Anna Martino. Il existe en effet de nombreux exercices pour comprendre que nous sommes tous différents, avec nos propres caractéristiques et nos propres besoins, et comment composer avec cela. Au début, c’est souvent difficile d’utiliser ces techniques au quotidien. Mais il faut vraiment prendre le temps de s’y consacrer pour que, avec le temps et la répétition, cela devienne de plus en plus naturel. »
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Relai de l’article « les échos » 14/10/2024
Crédit photo Bv2m & Associés