Manager ne s’improvise pas. La majorité des managers actuels n’ont jamais manifesté l’intention de le devenir. Ce constat souligne l’urgence nécessité de former les managers à leur fonction. Cette dernière requiert bien plus que des compétences techniques : c’est un équilibre délicat entre soft skills et hard skills, afin de limiter les mauvaises pratiques managériales et d’assurer, in fine, la réussite de l’entreprise. Formation en management, n’est pas manager qui veut !
Manager… ça s’apprend !
54 % des managers n’ont jamais demandé à le devenir(1). Un chiffre qui confirme une tendance bien connue du marché du travail : on ne naît pas manager, on le devient. La majorité des managers en poste n’ont ainsi pas de qualification en management. Ce sont, bien souvent, des experts dans leur domaine, qui, au fil des ans, ont gravi les échelons jusqu’à être nommés responsable d’une équipe ou d’un service. Ces derniers ne possèdent alors pas forcément les compétences nécessaires pour être un bon manager.
Manager, c’est donc un métier à part entière, qui nécessite d’être formé. Si la part de soft skills, ces compétences relatives au savoir-être, est notable, les hard skills ont également leur importance. Et pourtant, le manager peut parfois être le “parent pauvre” de la formation, souvent par manque de temps ou pour laisser la priorité à son équipe.
Les compétences indispensables d’un bon manager
De nombreuses soft skills importantes…
D’après les résultats de un dernier baromètre des soft skills 2023, 63 % des répondants estiment que les soft skills ont un réel impact sur le management d’équipe. Un chiffre significatif, qui confirme l’importance de ces compétences transversales pour assurer la bonne gestion d’une équipe. Parmi les soft skills propres aux managers, on peut citer, entre autres : l’écoute, l’empathie, la gestion du stress, la gestion du temps, la capacité d’adaptation, la créativité, l’authenticité, l’intelligence émotionnelle et situationnelle, la résolution de problèmes complexes, l’esprit critique, etc. Autant de savoir-être essentiels pour guider une équipe vers la réussite des objectifs communs.
Au-delà de piloter une stratégie, déléguer les tâches et veiller au bon déroulement des projets en cours, le manager a également un rôle à jouer dans la cohésion des différents services. Selon Isabelle Barth, Professeure agrégée des Universités, chroniqueuse, conférencière et experte en management, le manager doit notamment appuyer le service formation : “être capable d’innover, de changer ses habitudes pour aller vers l’autre et définir de nouvelles manières de travailler ensemble. Un bon relationnel, une capacité d’écoute sont aussi des compétences précieuses. Une autre soft skills intéressante : pouvoir traduire les attentes des ressources humaines à son équipe, et inversement. Faire preuve de bilinguisme, en un sens. Le manager doit être ambassadeur de la formation, pour parfois convaincre un collaborateur de suivre une formation, malgré un manque d’engagement.”
Mais des hard skills tout aussi essentielles
Si les soft skills s’avèrent être des aides précieuses pour réussir en tant que manager, les hard skills ne doivent pas être négligées. En effet, ces compétences relatives au savoir-faire de chaque individu sont essentielles, et ce, quels que soient le poste et le niveau hiérarchique. L’organisation, la gestion de projet, la planification, tout comme l’utilisation de certains outils d’analyse, de conception ou d’organisation, sont autant de compétences nécessaires pour exercer ce métier.
L’obsolescence des compétences, accélérées notamment suite à la digitalisation des entreprises et l’arrivée rapide des nouvelles technologies au sein des organisations, a intensifié le besoin de formation des managers. La durée des hard skills étant de plus en plus courte, la formation doit être régulière pour rester à la page.
3 bonnes raisons de former les managers :
1. Limiter les mauvaises pratiques managériales
La généralisation du travail hybride, entre autres, a mis en exergue bon nombre de pratiques managériales déviantes. Si certaines, telles que le manque de communication, d’exemplarité ou de disponibilité, étaient ancrées dans les mœurs des entreprises depuis longtemps, d’autres se sont révélées au moment de la crise sanitaire, notamment grâce au télétravail.
C’est le cas du micromanagement, cette tendance à contrôler de manière excessive le travail des collaborateurs. Mais d’autres mauvaises pratiques, comme le fait de ne pas prendre ses responsabilités et de toujours rejeter la faute sur les salariés, ou encore de déléguer des missions sans prendre le temps d’en expliquer le sens ni l’objectif final, par exemple, pourraient facilement être évitées grâce à des formations en management.
2. Assurer le succès de l’entreprise
Les managers jouent un rôle crucial dans la performance de l’entreprise. En effet, ils font le lien entre la direction et les collaborateurs et sont porteurs de projets souvent déterminants pour l’avenir. En plus du stress que cela engendre, si les managers ne sont pas formés pour assurer ces différentes missions, les risques d’erreur et d’échec augmentent considérablement. Des erreurs pouvant avoir des conséquences financières et opérationnelles importantes, voire entraîner, dans les cas les plus graves, des litiges juridiques et une détérioration de la réputation de l’entreprise.
3. Améliorer votre marque employeur
Qui dit réputation de l’entreprise, dit marque employeur. Ce concept, dont on entendait que très peu parler il y a encore quelques années, semble être une solution à de nombreux enjeux RH actuels, notamment en matière de recrutement et de fidélisation des talents. La formation professionnelle, de manière générale, s’avère efficace pour valoriser sa marque employeur, et ce pour plusieurs raisons : elle permet d’augmenter l’engagement des salariés, de créer un climat de confiance, mais surtout d’affirmer sa volonté à investir dans le capital humain. Les managers étant au contact direct des salariés, les former régulièrement permet donc de montrer l’exemple et de faciliter les recrutements.
Source : Lefebvre Dalloz Article 17/01/2024
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