L’intelligence artificielle la méthode de demain pour développer les soft skills ?
» Dans un paysage professionnel en perpétuelle évolution, où les crises sanitaires, économiques et écologiques redessinent les priorités, les soft skills émergent comme des compétences incontournables.
Mais dans cette course vers la résilience et l’innovation, notamment avec l’avènement de l’intelligence artificielle, quelle réelle importance les entreprises accordent-elles à ces atouts humains fondamentaux ?
Réponse avec cette infographie dédiée à l’évaluation et l’intégration des soft skills dans le monde du travail actuel. L’intelligence artificielle, la méthode de demain pour développer les soft skills ?
Soft Skills : des compétences qui se « normalisent » ?
Les soft skills, compétences comportementales essentielles dans le milieu professionnel, semblent s’être intégrées dans la norme des qualifications attendues. Une large majorité de professionnels (71%) se déclare bien ou très bien informée à leur sujet. Cette reconnaissance est en hausse significative depuis 2020 (+10 points), bien que l’on note un léger recul de 1% par rapport à l’année précédente.
En dépit de cette connaissance généralisée, la compréhension de ce que recouvrent exactement les soft skills ne progresse que faiblement. Les compétences relationnelles (83%) et émotionnelles (67%) restent en tête de liste des soft skills les plus reconnues. Cette stabilité souligne une prise de conscience accrue de l’importance de l’intelligence émotionnelle et relationnelle dans le milieu du travail.
En parallèle, on constate que les compétences cognitives ne sont pas spontanément associées aux soft skills par une grande majorité des répondants (79%). Cela peut refléter une tendance à considérer les soft skills comme étant distinctes des capacités intellectuelles ou de la pensée analytique. Malgré le fait que de nombreuses situations professionnelles exigent une combinaison des deux.
D’autre part, l’aspect stratégique des soft skills semble s’essouffler. Moins de la moitié des répondants (46%) les considèrent comme stratégiques pour l’entreprise, marquant une baisse notable de 10 points depuis 2020. Cela pourrait suggérer une évolution des priorités organisationnelles ou peut-être une réaction à l’effet de mode initial entourant le concept des soft skills, qui pourrait se normaliser ou même se “démoder” dans certaines sphères professionnelles.
En temps de crise, soft skills ou pas soft skills ?
Dans un contexte économique marqué par l’incertitude, les contraintes budgétaires émergent comme un obstacle majeur, se positionnant comme le deuxième frein au développement des soft skills. Cela se traduit par des chiffres assez parlants : 43% des organisations ont formé leurs employés aux soft skills au cours des 12 derniers mois (+ 2 points par rapport à 2023). Toutefois, cette tendance est contrebalancée par les intentions futures. Seulement 55% des répondants envisagent de former leurs employés aux soft skills en 2024 (- 4 points depuis 2023).
Ce recul dans la volonté de former aux soft skills pourrait être interprété comme une réaction pragmatique aux pressions économiques. En temps de crise, les ressources étant limitées, les entreprises pourraient être contraintes de prioriser les investissements immédiatement rentables, ce qui peut souvent reléguer le développement des soft skills au second plan.
Il est également à noter que les tensions économiques actuelles créent une dichotomie entre les entreprises. D’un côté, celles que l’on pourrait qualifier de « pratiquantes », qui continuent à valoriser et investir dans les soft skills, et de l’autre, les entreprises « non-pratiquantes », qui se désintéressent de ces compétences au profit d’autres priorités.
Le développement des soft skills en entreprise, l’affaire de tous ?
La gestion du développement des soft skills en entreprise soulève une question de gouvernance : doit-elle être centralisée ou relever de la responsabilité collective ? 44% des répondants estiment que cette mission doit être menée de concert par les managers, la Direction des Ressources Humaines, la fonction formation et la fonction recrutement. Soit une approche collaborative et transversale. Moins nombreux, 23% des personnes interrogées pensent que cela devrait être l’affaire des managers seuls, tandis que 19% voient cela comme une responsabilité incombant à l’ensemble de la DRH.
Quant à l’évaluation des soft skills – dans les entreprises ne disposant pas d’outils d’évaluation dédiés -, une majorité (53%) déclare que celle-ci est effectuée par des managers formés à cette tâche. Cela souligne l’importance d’une formation spécifique pour juger adéquatement de telles compétences. Cependant, 22% indiquent que même des managers non formés s’attellent à cette évaluation, ce qui peut soulever des questions quant à la pertinence et l’efficacité de leur jugement. Enfin, le témoignage des candidats ou des collaborateurs est pris en compte dans 19% des cas, ce qui pourrait refléter une approche plus participative ou démocratique, mais également moins structurée.
Le présentiel et la pratique entre pairs sont plébiscités pour former aux soft skills
Le présentiel et la pratique entre pairs sont particulièrement valorisés dans le processus de développement des soft skills. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’enseignement en salle reste une méthode de choix, avec une nette progression, passant de 43% en 2022 à 66% en 2024. Le blended learning, qui combine des sessions en ligne et en présentiel, bien que toujours populaire, connaît une légère baisse, de 54% à 49%, sur la même période. Quant au Dual Learning, qui associe des participants en salle et d’autres à distance, il gagne en reconnaissance, avec un passage de 9% à 15%.
Ces tendances reflètent une préférence pour l’interaction directe et l’apprentissage collaboratif, considérés comme des vecteurs efficaces pour l’acquisition et le renforcement des compétences interpersonnelles. On note aussi que 55% des répondants considèrent le partage d’expériences entre pairs et avec le formateur comme le moyen le plus efficace de développer ses soft skills. Le constat est clair : l’expérience concrète et le contact humain demeurent irremplaçables, même à une époque de plus en plus numérisée.
De plus, 48% des sondés favorisent la mise en œuvre concrète des soft skills en situation de travail. Soit pendant le parcours de formation, soit immédiatement après. Cela indique un besoin de contextualiser l’apprentissage pour mieux ancrer les compétences dans la pratique professionnelle quotidienne.
L’intelligence artificielle, la méthode de demain pour développer les soft skills ?
Nous avons assisté, en 2023, à l’émergence spectaculaire des intelligences artificielles génératives sur le marché du travail. Cette révolution interroge quant à la place des soft skills dans un futur relativement proche. D’ailleurs, 19% des personnes interrogées jugent que l’arrivée des IA génératives est une bonne raison pour se former à certaines soft skills.
Aujourd’hui, les entreprises n’utilisent pas l’intelligence artificielle pour développer les soft skills des employés. Mais qu’en est-il de demain ? Pour le moment, seulement 1% des répondants considèrent les chatbots de formation comme une méthode pédagogique efficace pour enseigner les soft skills.
Quatre ans après les premiers bouleversements mondiaux, les soft skills sont désormais ancrées dans le quotidien des entreprises.
Pourtant, le progrès vers une intégration complète est entravé par une conviction managériale et directionnelle encore tiède.
Face à ce constat, il devient crucial d’établir une culture d’entreprise robuste où les soft skills ne sont plus un luxe, mais une nécessité stratégique pour naviguer dans l’ère post-crise avec assurance et vision. «
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Source article : lefebre Daloz compétences
Credit photos : istock